L’éducation à la culture française avec l’esprit de la vieille ville de Vilnius – c’est ainsi que l’on peut décrire le Lycée international français de Vilnius (LIFV), qui vient de s’installer au cœur de la vieille de Vilnius, sur la rue Subačiaus. Le fondement de ce lycée est l’enseignement exclusivement en français selon le programme de l’Education National Française, mais 80% des élèves sont des enfants de familles lituaniennes. Et cette part ne fera qu’augmenter à l’avenir.
«A la rentrée 2020, nous avons eu une hausse de 15% des effectifs au collège/lycée que les années précédentes. Le nouveau dispositif des classes passerelles ont contribué en partie à ce succès. Grâce à ces programmes, nous ouvrons le lycée pour les enfants dont les parents sont intéressés par un enseignement français de qualité, mais qui ne parlent pas notre langue », commente la Proviseure du lycée Florence Llopis , en se référant aux résultats des innovations introduites ces dernières années .
Encouragé par les questions et demandes des parents, le LIFV a mis en place un programme de «classes passerelles» qui permet de commencer à étudier au lycée même pour des élèves plus âgés, qui ne parlent pas français. Selon F. Llopis, la première étudiante admise à ce programme avait 15 ans en 2019. Elle étudie actuellement en 1re (correspond à la 11e année lituanienne) fait partie des élèves brillantes de sa classe et continue son année avec l’objectif de passer le baccalauréat comme ses camarades.
Membre du réseau international
Au total, plus de 530 élèves âgés de 2 à 18 ans étudient actuellement au Lycée Français. L’école est installée dans deux bâtiments, l’école maternelle et les élèves de première année de l’Ecole Primaire (CP) étudient à Antakalnis.
Selon la Proviseure du lycée, le projet pour un avenir proche est d’agrandir davantage le lycée afin que tous les petits qui entrent en maternelle ici puissent rester jusqu’au lycée et réussir l’examen du baccalauréat. Un autre objectif important est de renforcer l’enseignement bilingue.
« Le Baccalauréat français est un diplôme qui permet de poursuivre des études supérieures en France et à l’étranger. Ce diplôme est reconnu dans toute l’Europe et dans la plupart des régions du monde. Nos étudiants obtiennent d’excellents résultats, ceux qui leur permet d’entrer plus facilement dans les établissements d’enseignement supérieur français, qui sont à la recherche d’étudiants brillants du réseau l’AEFE», explique F. Llopis.
Le réseau AEFE regroupe des écoles de 137 pays à travers le monde. LIFV appartient à ce réseau à partir de l’année 2003. Dans toutes les écoles du réseau, les cours se déroulent selon le programme national français, de sorte que même lorsqu’ils se déplacent d’un pays à l’autre, les élèves peuvent continuer leurs cours.
C’est pourquoi le lycée français est particulièrement intéressant pour les familles qui travaillent dans le service diplomatique et ceux qui voyagent beaucoup. Cependant, ces familles représentent aujourd’hui une proportion relativement faible. De plus en plus de familles lituaniennes vivant à Vilnius choisissent l’enseignement français pour ses enfants.
La raison de ce choix – les langues
Lina et Rokas Masiuliai ont inscrit leur deux fils, qui ont aujourd’hui 6,5 et 4,5 ans, au lycée français il y a un an et demi. Selon L. Masiulienė, en un court labs de temps, l’aîné a déjà appris à communiquer avec ses camarades de classe en français, et le plus jeune chante aisément des chansons dans cette langue. Et surtout, les deux attendent les cours avec enthousiasme, ils ont envie d’apprendre et aiment l’école.
« La principale raison pour laquelle les enfants apprécient d’aller à l’école est probablement les enseignants de qualité, qui ont une longue expérience dans leur métier et qui ont enseigné dans plusieurs pays. On voit que ce sont des enseignants qui aiment les enfants et savent impulser l’envie d’apprendre. D’un côté , il existe un cadre établi au LIFV, qui permet aux enfants de se sentir en sécurité dans un environnement où toutes les règles sont posées. Mais en même temps, ils ont accès à beaucoup d’espaces de liberté pour qu’ils puissent développer créativité et expression de soi. C’est une excellente combinaison », dit L. Masiulienė, qui est déjà contente des résultats obtenus.
Selon elle, lorsqu’ils ont cherché le meilleur choix d’ école pour leurs enfants, ils ont étudiées toutes les options possibles : à la fois les écoles publiques lituaniennes et toutes les écoles privées et internationales. Les langues vivantes ont été probablement le critère le plus déterminant dans le choix du LIFV.
« Nous voulions que nos enfants apprennent correctement plusieurs langues étrangères: en premier lieu le français, mais aussi l’anglais. Tout d’abord, car nous avons des relations en France, avec lesquels nous sommes toujours en contact. Et,mon père Tadas, parlait couramment le français et était francophile, la France était très chère pour lui. Deuxièmement, nous pensions que si nos enfants souhaitaient plus tard s’orienter vers une carrière dans la une fonction d’Etat , le français, qui est la langue de la diplomatie leur serait très utile » déclare Rokas Masiulis. En outre, la famille souhaitait que les enfants parlent parfaitement le lituanien, et le lycée français enseigne le lituanien selon le programme d’éducation lituanien.
Pouvoir décisionnaire des parents sur – toutes les questions financières
La famille Masiulis ne cache pas le fait que les tarifs de l’école privée était aussi un critère très important lors du choix, parce que le LIFV offre des prix modérés par rapport aux autres écoles internationales. LIFV est une organisation à but non lucratif, donc tous les fonds sont utilisés exclusivement à des fins scolaires. De plus, le gouvernement français contribue au fonctionnement de l’établissement.
Plus important encore, les décisions financières ( budget) reviennent au conseil de gestion, composé de parents, dans lequel R. Masiulis lui-même était impliqué depuis un certain temps.
«Les parents qui siègent au conseil de gestion décident des principales questions de l’école concernant le financement, les locaux, l’utilisation des fonds – pratiquement toute la partie financière. Au début, j’ai été un peu surpris par la grande influence que les parents ont ici, mais il semble qu’il y ait une organisation similaire dans ces écoles partout dans le monde », explique R. Masiulis.
C’est le Conseil de Gestion, les parents d’élèves, qui déterminent les salaires des enseignants, et la décision sur les nouveaux locaux a aussi était prise en concertation avec le CG.
D’une classe unique à un Lycée Centre d’examen
«Si les parents lituaniens choisissent notre lycée, ce n’est pas seulement en raison de l’excellente éducation ou de l’enseignement des langues étrangères, mais aussi grâce à l’opportunité de connaître la culture française dès le plus jeune âge. Dans ce cas, le diplôme de Baccalauréat prend tout son sens », dit Philippe Berthaud, l’un des parents, qui était auparavant président du conseil de Gestion et a largement contribué à l’augmentation du lycée de Vilnius.
Berthaud et son épouse Raimonda Gintalaite notent que la diffusion de la culture française était et reste l’un des principaux objectifs de cette école. Et par rapport à la croissance de l’école elle-même en Lituanie de très bons résultats n’ont été obtenus que grâce à la forte concentration des communautés lituanienne et française et au désir d’avoir un tel centre éducatif à Vilnius.
Le début de l’école en 1992 était très modeste – quelques enfants de diplomates français d’âges différents ont étudié dans une classe. Il a fallu dix ans pour que cette école soit reconnue par le ministère de l’Éducation lituanien. Et depuis 2010, l’Ecole française Montesquieu de Vilnius est installée dans de locaux à Antakalnis, r. Šilo str. où plusieurs centaines d’étudiants étudiaient déjà .
« À l’époque, nous n’avons pas seulement cru, mais étions persuadés que l’école primaire deviendrait un lycée. Le directeur et les éducateurs se sont préparés à la croissance de l’école dans tous les sens du terme. On a fait passer le mot sur l’école française par des affiches publicitaires, des dépliants, du bouche à oreille », se souvient P. Berthaud.
Il se réjouit qu’aujourd’hui que le LIFV ne soit pas seulement un lycée, mais qu’il soit déjà devenu un centre d’examen depuis cette année. Jusqu’à présent, les diplômés des examens de fin d’études secondaires français se rendaient à Varsovie, et maintenant les diplômés des écoles françaises des pays voisins, comme ceux de Riga, viendront également à Vilnius pour passer les examens du baccalauréat.