Tout au long de la scolarité d’un élève, de la 6ème au lycée, le parcours Avenir ouvre les portes du monde qui attend les élèves après le système scolaire. Benoît Frachon, le personnel ressource en information et orientation du LIFV, raconte qu’à travers des activités différentes, les élèves ont un contact régulier avec le monde du travail et deviennent capables de choisir les études supérieures tout en pensant à ce qui les attend après : leur vie professionnelle.
Le parcours Avenir – qu’est-ce que c’est ?
Le parcours Avenir est inscrit dans le projet global de formation de l’élève. De la 6è à la Terminale, il permet à chaque élève de construire progressivement son orientation et de découvrir le monde économique et professionnel. D’autres parcours importants sont le parcours d’éducation artistique et culturelle, le parcours éducatif de santé, et le parcours citoyen.
Ce n’est pas une matière spécifique, mais quelque chose qui est transversal à différentes matières. Tout au long de la scolarité beaucoup de personnes peuvent accompagner l’élève : les professeurs des disciplines, le professeur principal, le PRIO (personnel ressource en information et orientation), le professeur documentaliste. Le PRIO est un référent pour les professeurs, mais aussi il intervient souvent en classes, surtout en 2nde, 1ere, classes charnières où il y a des décisions importantes à prendre.
On peut aussi faire intervenir des gens extérieurs : professionnels ou étudiants, qui peuvent présenter leur métier actuel ou futur. Les élèves peuvent également participer à différents événements, comme le Salon de l’orientation que le LIFV organise régulièrement.
Petit à petit les élèves apprennent où trouver des informations, prennent connaissance du monde professionnel, du système des études supérieures, comprennent quelles sont des différentes filières, les différents diplômes, mais aussi ils apprennent à se connaître. C’est surtout un travail sur soi-même : qu’est-ce que j’aime faire, qu’est-ce qui m’intéresse, sur quoi j’aimerais passer beaucoup de temps dans ma vie d’adulte, qu’est-ce qui me motive ? Le but est d’apprendre à nos élèves à construire leur propre projet d’orientation, on aide chaque élève à faire ses choix par lui-même.
Quand est-ce que le parcours est mis en place ?
En classes de 6ème et 5ème, on commence à proposer ponctuellement des activités. Par exemple, on peut visiter l’aéroport et voir les métiers qui sont présents dans le même lieu. Ce n’est qu’une initiation, il n’y a pas de décisions importantes à faire à ce stade.
En 4ème-3ème le parcours est plus construit. Les élèves de la classe de 3ème ont déjà été invités au salon de l’orientation, ils avaient des questionnaires et pouvaient interroger des professionnels ou des représentants des différentes filières d’études. Les élèves de cet âge s’intéressent déjà aux compétences nécessaires pour choisir un métier spécifique et réussir dans ce domaine.
Au lycée, il y a un choix important à faire chaque année. En 2nde il faut choisir les spécialités qu’on va prendre. Ce choix signifie aussi qu’il faut renoncer à d’autres possibilités.
En 1ère on commence à préciser son projet d’études. En Terminale, c’est le moment décisif, on doit s’inscrire dans des études supérieures, réfléchir aux futurs métiers, comment arriver à tel métier, quels sont les différents chemins qu’on peut prendre.
Quels sont les choix les plus importants à faire pendant la scolarité ?
En France, les élèves peuvent choisir après le collège la voie professionnelle, technologique ou générale. Au LIFV, comme dans la plupart des lycées français à l’étranger, on ne propose que la voie générale, qui est orientée vers les études supérieures générales.
En 2nde, tout le monde fait le même programme commun. A la fin de l’année ils doivent décider quelles spécialités ils vont prendre en 1ère et Terminale.
Depuis la réforme « Bac 2021 » il n’y a plus de filières. Au lieu d’avoir des « menus » obligatoires, on choisit 3 spécialités. On peut faire des combinaisons qui n’étaient pas possibles avant. Par exemple, un élève peut prendre maths, physique-chimie et arts plastiques. Avant c’était impossible. Ce changement permet d’avoir des profils de bacheliers plus diversifiés.
Il faut savoir que les spécialités choisies au lycée ne vont pas fermer les portes des universités. Par contre pour des formations plus pointues il vaut mieux choisir au moins une spécialité adaptée. Par exemple, pour faire des études d’ingénieur physique, il est très recommandé de faire la spécialité physique-chimie.
Le passage de l’école, où le système de notes est très clair, à la « vraie vie » de travail, est souvent une étape difficile pour les jeunes. Ils rencontrent un monde complètement différent de celui qu’ils connaissaient. Est-ce qu’on peut dire que dans le système français, un élève est préparé pour le monde qui l’attend après ?
Quel que soit le système scolaire, il y a forcément un choc quand tu entres dans la vie professionnelle, parce que c’est un monde différent, tu dois être autonome, prendre des décisions.
C’est important pour les élèves de ne pas se voir juste comme des élèves, et que tout d’un coup ils sortent d’une école et tout est nouveau. Voilà pourquoi dès le collège-lycée, ils commencent à avoir un contact assez régulier avec le monde de travail, avec les études supérieures.
Par exemple, en sciences économiques et sociales, on découvre ce qu’est une entreprise, comment fonctionne la société. En 3ème et en 2nde les élèves doivent faire un stage dans une entreprise.
De plus, dans le système français, on donne une place importante à une certaine culture générale. Plusieurs matières sont obligatoires pour tous. Par exemple, il faut faire à la fois des lettres, des langues, avoir une culture scientifique, une connaissance du monde en général. En même temps, on apprend à argumenter, à analyser de manière critique, à être compétent en tant que futur citoyen, à comprendre les débats et les grandes questions du monde actuel. Toutes ces compétences seront nécessaires pour réussir à s’adapter au monde moderne et passer d’un domaine professionnel à un autre.
Quelles sont les matières qui intéressent le plus les lycéens du LIFV ? Est-ce qu’on essaye de les aider à choisir une voie en particulier ?
Jusqu’à maintenant, le LIFV n’a pas eu beaucoup de promotions, mais il y a une énorme diversité dans les choix : nos élèves sont partis vers la médecine, la psychologie, le sport, l’informatique, l’économie, les arts, la communication, les mathématiques… il y a quasiment tous les grands domaines.
En tant que PRIO, je n’essaye jamais de pousser un élève vers une direction. On les invite à chercher des informations sur les études qui les intéressent, à comprendre quels sont les cours qu’on y suit concrètement. Sur le métier qui les intéresse, on essaye de voir si c’est facile d’entrer dans cette carrière, si c’est exigeant, quels sont les salaires.
Cet accompagnement permet aussi de faire tomber certains mythes. Parfois les élèves sont persuadés qu’un certain type d’études n’est pas fait pour eux, que c’est trop compliqué. C’est ce qu’ils disent souvent sur les domaines scientifiques, ou sur les études qui demandent de préparer un concours. Notre but est d’ouvrir le plus possible de portes, que les élèves comprennent mieux ce que c’est, pour qu’après ils fassent un choix plus réfléchi. A la fin, c’est à eux de prendre la décision.