La discipline de la philosophie est considérée comme très importante dans les lycées français. L’examen de philosophie est obligatoire pour chaque élève souhaitant obtenir le Baccalauréat. Cedric Lesluyes, enseignant au Lycée français de Vilnius, est convaincu qu’il n’est jamais trop tôt pour étudier la philosophie au lycée, car en apprenant à penser de manière systématique et fondamentale, les jeunes réussiront à s’adapter au monde moderne.
Dans les lycées français, la philosophie est une matière obligatoire pour tous les élèves. Les cours de philosophie commencent en Terminale. L’examen de philosophie est obligatoire pour tous les bacheliers. Les élèves ont 4 heures pour rédiger un commentaire de texte ou une dissertation. « Est-il possible d’échapper au temps ? », « Le travail divise-t-il les hommes ? », « Expliquez l’extrait du « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes », de Rousseau, 1755 » – ce sont quelques-uns des sujets proposés aux élèves lors de l’examen. L’épreuve de philosophie est, traditionnellement, considérée comme le moment fort du Baccalauréat, faisant appel à l’intégralité des aptitudes développées tout au long de la scolarité de l’élève.
« L’épreuve de philosophie est, traditionnellement, considérée comme le moment fort du Baccalauréat, faisant appel à l’intégralité des aptitudes développées tout au long de la scolarité de l’élève », – dit C. Lesluyes.
Le professeur de philosophie du LIFV, Cédric Lesluyes, raconte quelle est la valeur de l’apprentissage de la philosophie :
« La philosophie est avant tout un art de vivre, qui passe par la triple quête du Vrai, du Beau et du Bien. L’outil majeur dans cette quête de la philosophie est la raison. Cette raison permet de penser tout problème et de dégager des connaissances qu’aucune autre discipline n’est en mesure de donner : la philosophie est ainsi la discipline des disciplines.
On ne suspecte pas forcément la philosophie, dans ses diverses branches, d’être partout. Pourtant la science ne peut pas, sans elle, penser sa méthode et son rapport à l’expérience. La religion ne peut sans elle penser son rapport à Dieu, aux hommes et à la Création. L’anthropologie ne peut sans elle penser une responsabilité personnelle, racine de toute science humaine. La politique ne peut sans elle penser une science politique en relation avec un peuple. Sans la philosophie, les différents arts ignoreraient le sens de la beauté.
La philosophie est cette discipline qui maintient en éveil, qui cherche à poser le bon problème à des solutions que l’on ignorait même rechercher et, envers et contre tout, qui permet de se diriger vers le bonheur. Elle a, autrement dit, l’ambition de nous aider à progresser sur la voie d’une vie réussie.
L’une des spécificités du système français est d’avoir compris l’avantage d’intégrer l’enseignement de la philosophie dès le Lycée, en coordination avec les autres matières. Parce que plus tôt on apprend aux jeunes à penser, à penser de façon systématique et fondamentale, plus tôt grâce au bénéfice de l’expérience et du vécu, ils seront autonomes. Et plus ils seront souples, capables de passer d’un domaine professionnel à un autre, de bâtir une expérience riche et variée.
C’est justement parce que nos jeunes subissent une pression naturelle à tout considérer comme objet d’utilité immédiate qu’ils doivent dès à présent apprendre à lire l’horizon. C’est justement parce que nos jeunes peuvent croire que l’image sur l’écran est la vérité qu’ils doivent dès à présent apprendre à voir l’essentiel.
La classe de philosophie est au fond l’un des alliés les plus précieux de tout projet éducatif solide. »